Depuis 1993, les chercheurs du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ) se joignent afin d’étudier les changements sociaux et culturels au Québec.
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Cette présentation se situe au croisement d’un bilan historiographique et d’un plaidoyer en faveur d’une histoire de la vieillesse qui, il vaut mieux le préciser d’emblée, est plurielle. Des histoires, des vieillesses. La discrétion de l’histoire de la vieillesse (au sein des départements universitaires, des centres de recherche en sciences humaines et sur la place publique) s’explique notamment par le fait qu’elle est un champ de recherche assez récent qui se développe progressivement et assurément, mais sans grands éclats. Pourtant, interroger la vieillesse permet d’étudier de «grandes» questions de l’histoire sociale et de l’histoire des idées comme l’universalité, l’humanisme, les identités, la dépendance, le travail, la vulnérabilité, la marginalité, le féminisme, l’État Providence et tout l’héritage post-Lumières. L’histoire de la vieillesse permet aussi de déconstruire une foule d’idées reçues en les interrogeant dans la longue durée. Par exemple, exista-t-il réellement un «âge d’or» pour le vieil âge; celui qu’on se plaît à imaginer dans un passé un peu nébuleux lorsque l’on critique le présent? La vieillesse est-elle vraiment synonyme de passivité, de fragilité et de dépendance comme le veut cette image caricaturale brossée tant pour faciliter le contrôle d’une part de la population que pour fragiliser ses potentielles revendications? Le vieillissement représente l’un des chantiers majeurs de nos sociétés contemporaines et l’histoire de la vieillesse incarne assurément une voie prometteuse pour bien saisir les enjeux de cet objet d’études qui est tout autant objet d’interventions politiques et sociales. Cette conférence mobilisera le Québec comme terrain d’enquête principal, mais s’étendra au-delà.
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Sous la gouverne du maître constructeur René-Nicolas Levasseur envoyé spécialement de France, le chantier naval royal de Québec construit à partir de 1739 une dizaine de navires de guerre. L’Abénaquise, une frégate exceptionnelle en avance sur son temps, a été conçue par le sous-constructeur canadien Louis-Pierre Poulin de Courval-Cressé. Exceptionnelle par sa taille, ses lignes, sa puissance de feu et sa vitesse, elle a attiré l’attention des lords de l’Amirauté britannique qui ont cherché à s’en inspirer. Le développement d’une expertise a permis la construction d’une « petite marine » sur les lacs Ontario et Champlain, permettant ainsi aux forces militaires de la Nouvelle-France d’avoir un avantage stratégique face aux Britanniques durant la guerre de la Conquête.
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La présentation vise un double objectif. D’abord exposer la mission et les axes de la programmation de la Chaire de recherche Antoine-Turmel sur la sociologie historique de l’enfance et de la famille. Ensuite, partager quelques travaux qui soutiennent la chaire et qui portent sur la médicalisation de l’enfance, en mettant de l’avant la spécificité québécoise et le cas précis du diagnostic du trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Le Québec est la province canadienne «championne» de la prescription de psychostimulants aux enfants et le recours aux diagnostics psychiatriques pour des symptômes comportementaux et des difficultés scolaires s’accroît de manière constante depuis au moins vingt ans.
Lien zoom: https://bit.ly/48gHOc7 |
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Le territoire ancestral de Uashat mak Mani-Utenam regorge de sites exceptionnels. L’un de ces endroits est Kuakushuakanashkuat ka tshamishiht – «Là où sont plantées les perches» – au sud du lac Matinipi. Des générations d’Innus ont laissé des traces de leur passage dans ce site où sont plantées plusieurs perches utilisées pour la remontée des rivières. Discrètes mais bien tangibles sous les eaux de la rivière, ces perches sont encore visibles aujourd’hui et sont devenues un symbole identitaire. Une nouvelle génération veut voir ces témoins du passage de leurs ancêtres sur le territoire. Les jeunes Innus reprennent le chemin vers Kukushuakanashkuat ka tshimishiht pour connaître leur histoire, leur territoire et aussi pour le protéger. Notre présentation abordera l'un de ces voyages ayant eu lieu en août 2020 ainsi que la carte narrative produite pour documenter une partie de cette route traditionnelle innue.
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Immergés dans un nouvel environnement, les colons, voyageurs, missionnaires et auteurs de récits de voyage de la Nouvelle-France accordent fréquemment une large place à la description de la faune dans leurs ouvrages, soulignant sa diversité et surtout son abondance : Samuel de Champlain, Jacques Cartier, Gabriel Sagard, Pierre Boucher comme d’autres s’émerveillent devant le foisonnement d’oiseaux migrateurs, l’incroyable richesse halieutique du fleuve Saint-Laurent, ainsi que la multitude d’orignaux, ours, caribous, cerfs, renards, loups, castors ou chevreuils. Leur présence généreuse est associée au monde rural, sauvage, aux forêts boréales qui forment leur habitat. En revanche, les espèces animales indigènes sont beaucoup moins assimilées au milieu urbain au sein du paysage historiographique. La tendance d’un très grand nombre d’entre elles à se rapprocher de l’homme, joint à la proximité de la ville avec une faune terrestre, aviaire ou aquatique nombreuse, permet pourtant d’y supposer leur présence. Prenant pour cadre Montréal et surtout Québec, pour laquelle les informations sont les plus abondantes, cet article se penche sur les interactions entre la société urbaine coloniale et son environnement, entre 1663 et 1763. Il vise à mesurer à quel degrés la faune sauvage – essentiellement la tourte – joue un rôle dans la vie citadine et son organisation, faisant émerger des pratiques comme celle de la chasse dans l’espace urbain. La recherche permet donc de transposer une problématique généralement liée au monde rural vers un milieu au sein duquel elle n’est pas forcément associée, permettant de saisir, à travers les agents non humains, la manière dont une société s’approprie, façonne, gère et conçoit son espace.
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Cette présentation examine l’enchevêtrement des questions de race, d’habitation et de classe dans deux de ces quartiers durement touchés et qui se font face de part et d’autre du canal : Pointe-Saint-Charles et la Petite-Bourgogne. Le premier est un quartier ouvrier historiquement blanc avec une forte présence irlandaise et française et le second est un quartier multiracial qui est le foyer de la communauté noire anglophone de la métropole. Chaque quartier est le produit d’une histoire longue et diverse. Cependant, dans la période d’après-guerre, les localités ouvrières de toute l’Amérique du Nord ont été « déchirées ou laissées à la décomposition, parfois les deux ». Comme nous le verrons, Pointe-Saint-Charles a surtout été laissée à l’abandon par la suburbanisation et la désindustrialisation, jusqu’à ce qu’elle soit revalorisée par l’embourgeoisement. La Petite-Bourgogne, de son côté, a été déchirée par la rénovation urbaine et la construction d’autoroutes. Cette divergence historique a eu des conséquences profondes sur la manière dont le changement urbain a été vécu, compris et se trouve maintenant remémoré.
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Cette communication vise à présenter le Répertoire des seigneuries du Québec, une base de données rassemblant de manière exhaustive et critique les informations fondamentales sur l'histoire seigneuriale laurentienne des origines jusqu'à 1940.
Afin de bien saisir les tenants et aboutissants de ce répertoire, la présentation va d'abord expliquer ses origines, soit les deux projets de recherche qui ont favorisé sa constitution. D'une part, les suites à long terme du projet de recherche de l'équipe d'Alain Laberge et de Jacques Mathieu de l'Université Laval sur les aveux et dénombrements de 1723-1745 et, d'autre part, le projet mené par Benoît Grenier à l'Université de Sherbrooke sur les suites et persistances du régime seigneurial après 1854. Le Répertoire des seigneuries du Québec représente en fait la fusion des données de ces deux projets empiriques. La base de données ainsi constituée entend favoriser l'accès à des informations aussi exhaustives et définitives que possible sur l'histoire seigneuriale dans son entièreté. La présentation du contenu du répertoire occupera la seconde partie de la communication. Il y sera question de son organisation en différents volets et de ses principales rubriques en insistant sur les objectifs visés, de même que sur les problèmes rencontrés dans l'élaboration de la base. La pertinence du répertoire relativement à d'éventuelles questions de recherche et les possibilités d'interactions entre les utilisateurs en ligne et les concepteurs du répertoire seront également évoquées. |
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Dans les années 1970, Hilaire Benoit est un des informateurs rencontrés par Robert Bouthillier et Vivian Labrie, à qui il a accepté de livrer son répertoire dans le contexte d'une collecte plus large de contes, chansons et autres faits de folklore, déposée ensuite aux Archives de folklore et d'ethnologie de l'Université Laval. Le répertoire recueilli auprès d'Hilaire Benoit inclut une version orale, contée en trois soirs, du Médecin des pauvres, un roman de cape et d'épée dont l'action se passe en Franche-Comté au 17e siècle, publié au 19e siècle par Xavier de Montépin, un auteur de feuilletons à succès, dont la famille Benoit a acquis un exemplaire dans les années 1920 à la faveur d'une édition publiée par la librairie Beauchemin. En 1983, cette version orale de plusieurs heures fait l'objet d'un mémoire de maîtrise dans lequel elle est comparée au roman. Elle est réveillée en 2022 à la suite d'un problème mineur de classement qui surgit dans le cours de la mise au point, facilitée par le CIEQ, d'une base de données visant à permettre éventuellement l'accès en ligne aux documents de la collection Bouthillier-Labrie, dans le cadre du projet « Trois siècles de migrations francophones en Amérique». Un voyage à venir en France éveille la curiosité d'en documenter plus attentivement le contexte historique, géographique et littéraire, compte tenu de la singularité de son apparition dans le répertoire d'un conteur acadien de tradition orale. Il s'avère que le roman de Montépin a fait l'objet entre 2017 et 2019 du tournage en Franche-Comté d'un long métrage dont le financement et le casting ont fait appel à la population locale. Et voilà que le réalisateur du film a l'occasion d'entendre à Lons le Saunier dans le Jura, depuis une base de données logée au CIEQ à Trois-Rivières, une version orale acadienne improbable recueillie en 1977 d'un roman dont l'histoire et les lieux font partie de sa culture depuis sa jeunesse.
La rencontre midi sera l'occasion de présenter de façon très préliminaire cet événement de parole sur plus de trois siècles et d'évoquer comment une recherche peut devenir partie prenante de l'histoire qu'elle raconte. Lien Zoom |
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La Colombie-Britannique reste une province marginale du Canada lorsque les Francophones européens cherchent à émigrer au Canada, au moment de la période dite de la Grande migration transatlantique (1870-1914). La région est difficile d’accès, éloignée du reste du Canada, et surtout très anglophone. Dans le cadre de cette conférence, nous nous intéresserons tout d’abord à la manière dont cette province est présentée dans les brochures destinées aux colons francophones (atouts, attraits, critiques). Puis à partir de l’analyse des recensements, nous étudierons la minorité de colons francophones qui s’y installent entre 1871 et 1914. De quel pays francophone partent-ils et pour quelles raisons (France, Belgique, Suisse ?), quelle est leur origine sociale, s’agit-il de migrations en chaîne ou bien de migrants isolés ? Quel est leur parcours migratoire en Colombie-Britannique ? Comment s’intègrent-ils dans cette société anglophone ?
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Interroger les archives d’en bas, ce n’est pas seulement regarder les archives de l’en bas, c’est aussi, et surtout, explorer les marges (de l’archivistique) pour éclairer la manière dont elles sont habitées et vécues. Regarder les archives d’en bas revient alors à décentrer le regard, à interroger les processus de domination mais surtout les mouvements émancipateurs et l’agentivité qui animent ou sont au cœur des archives et de certains projets d’archivage alternatifs.
La question qui animera la conférence sera donc celle de cet « en bas » que l’on se propose d’explorer dans le cadre du projet québéco-français Autres archives, autres histoires : Les archives d’en bas au Québec et en France. Appliquée aux archives et à l’archivistique, l’expression pose la question de sa définition. Plusieurs pistes de réflexions que nous souhaitons ouvrir, en dialogue avec les chercheurs du CIEQ, se proposent à nous : De quelles archives parle-t-on ? Quelles sont ou quelles seraient des pratiques d’archivage par en bas ? Depuis quelle place regarder ces archives et ces pratiques ? Lien Zoom |
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Pendant longtemps, l’historiographie de la guerre de Sept Ans s’est portée presque exclusivement sur les grands personnages militaires et les grands moments de ce conflit. Ce n’est que récemment que de rares études se sont tournées sur la population civile. Par exemple, dans un chapitre portant le titre de Jean-Baptiste s’en va-t-en guerre, Louise Dechêne penchait son regard sur le vécu des colons. Néanmoins, l’apport des femmes pendant cette guerre continue d’être un angle mort de ce genre d’études. Il n’y a pas de quoi s’en étonner : avant la fin du Régime français, la guerre telle que menée en Nouvelle-France n’était pas favorable à la présence de femmes. La soudaine évolution de la pratique militaire coloniale à la fin des années 1750 élargira leurs rôles sur le front. Cette communication portera sur les défis à surmonter et les pistes à suivre pour retracer l’expérience des Françaises et des Canadiennes qui suivent l’armée en campagne à cette époque.
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L’utilisation non traditionnelle d’archives par différents types d’utilisateurs met en exergue différents éléments qui sont propres à ces dernières, mais qui ne sont toutefois pas pris en considération dans la littérature archivistique : les caractéristiques de l’inutilité, de l’exclusion, de l’accumulation, de la transgression inhérentes aux archives ou encore leurs qualités monstrueuses et spectrales. Ces caractéristiques, exploitables, interrogent notre façon de considérer les archives et met en lumière un impensé archivistique, une dimension des archives constituée d’une série d’angles morts dans les réflexions disciplinaires qui vient remettre en question les principes fondamentaux de l’archivistique, tels que la valeur des archives et le rôle des fonctions d’évaluation, de préservation et de diffusion. Cet impensé archivistique ouvre dès lors un vaste terrain d’exploration épistémologique pour l’archivistique contemporaine. Si, de manière générale, les archives sont mises en relation avec l’histoire et la mémoire, que peut révéler la prise en charge de cet impensé ? En partant de ce point de vue, quels autres aspects de la discipline peuvent être mis en exergue ? Qu’avons-nous oublié ? Qu’omettons-nous de prendre en charge ? Qu’est-ce que nous ne voyons pas ?
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Institutions sanitaires méconnues, gommées par la généralisation de la salle de bain au tournant des années 1950-1970, les bains publics sont pourtant des indicateurs précieux d’une histoire de l’hygiène corporelle dont on peut souligner la récence. Destinés par leur coût – le plus modeste possible – à la population la plus large possible, ils nous racontent la propreté des corps ordinaires. Propreté pour tous ? Les inégalités se cachent dans les détails. En Belgique, pour un long 20e siècle, classes sociales et genres partitionnent et discriminent à l’intérieur des bains publics.
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In this informal zoom talk, I will introduce how we have integrated two major research projects together to study the migration of French-Canadians to Michigan’s Keweenaw Peninsula during the period of 1870-1940. The CIEQ affiliated and SSHRC sponsored Trois siècles de migration francophones en Amérique du Nord and the US National Endowment for the Humanities sponsored Keweenaw Time Traveler projects are together building a robust space-time linked digital archive known as a historical spatial data infrastructure to map and model the migrations and social mobility of French-Canadians as they moved to the Keweenaw to engage in the region's copper mining boom. Our deep mapping approach integrates qualitative and quantitative data and materials together to aid in research discoveries and to support local heritage organizations to tell the stories of French-Canadian heritage in the region.
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La Seconde Guerre donne lieu à un transfert historique d'hégémonie culturelle et intellectuelle depuis l'Europe vers les États-Unis, devenus un nouveau refuge pour les arts, les lettres et les sciences. Au Québec, ce basculement concourt à un décrochage métropolitain face à la France mais aussi, à une revalorisation de la référence américaine, longtemps tenue en suspicion. Dans la sphère du savoir et de la culture, plusieurs jeunes intellectuels seront ainsi incités à tourner leur regard vers l’Amérique, sinon à aller en faire l’expérience concrète, avant de revenir, transformés, au Québec. Le séjour d’étude effectué par Michel Brunet aux États-Unis entre l’automne 1947 et l’été 1949 apparaît comme un témoignage significatif de la nouvelle curiosité que suscite le pays de l’oncle Sam auprès d’une nouvelle génération d’étudiants et d’intellectuels. Boursier Rockefeller, Brunet y complètera une formation doctorale en histoire à l’Université Clark, au Massachusetts, en plus de réaliser une tournée des grandes universités du sud et du centre des États-Unis durant laquelle il se fera, en quelque sorte, ambassadeur culturel du Québec français. Durant ce séjour, qu’il vivra selon ses propres mots comme une période d’« incubation intellectuelle », l’historien en devenir tiendra un journal de voyage et une abondante correspondance dans lesquels il consignera tous ses déplacements, ses rencontres, ses émotions mais aussi, ses impressions sur l’Amérique d’après-guerre et, par effet de miroir, sur un Québec en mutation. Nous nous pencherons sur cette double perception, celle de l’autre et du soi, explicitée dans le récit de voyage de Brunet, que nous examinerons particulièrement en fonction du statut social d’universitaire, des expériences, des attentes et des stratégies institutionnelles de Brunet. En effet, le séjour de découvertes américaines, loin d’être seulement contemplatif, est le terreau d’actions symboliques et pratiques afin de faire connaître le milieu universitaire canadien-français aux États-Unis et de préparer la carrière du futur professeur.
archives UdeM, p136/J2.12 |
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Dès la fin du XIXe siècle, les militantes féministes françaises se lancent dans un travail d’accumulation de traces documentaires et archivistiques. Pour autant, les initiatives restent limitées et autodidactes jusqu’à la création, au tournant des années 2000, du Centre des archives du féminisme. Les archives, même préservées, sont pourtant exposées au risque de disparition et à une forme de «violence archivale» institutionnelle (Derrida). Si l’existence de projets d’archivage interroge les rapports que les féministes entretiennent avec les archives et ceux que les institutions entretiennent avec les marges, il est également intéressant d’analyser, par le prisme des fonds d’archives, les logiques d’usage des féministes, c’est-à-dire les processus intellectuels d’appropriation de l’acte d’archiver, entre militantisme continué et enjeux collectifs ou individuels. Les féministes créent des archives qu’elles contextualisent et réutilisent. Elles ont développé des stratégies de diffusion et d’aide à la recherche. Les fonds favorisent l’existence de récits, créant ou maintenant un sentiment identitaire où tous et toutes, militant.e.s, professionnel.le.s de l’information et de la conservation, usager.e.s, trouvent leur place.
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Cette présentation porte sur les expériences des mères francophones migrantes qui vivent à Kingston, Ontario. Elle s’intéresse aux façons dont la maternité, la minorité linguistique, les histoires de migrations, et l’affiliation à l’armée se combinent dans les vies de ces mères et façonnent divers horizons spatiaux de possibilités et d’impossibilités. Elle s’attarde particulièrement aux vécus des mères qui sont conjointes civiles de militaires. Elle établit une relation entre l’exceptionnalité de leurs vies à Kingston et l’exceptionnalité des lieux francophones dans un contexte d’écrasante majorité anglophone. Son analyse met en évidence la vulnérabilité inhérente à ces vies et ces lieux.
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Avant les années 1960, les hôpitaux psychiatriques québécois étaient, pour l’essentiel, entre les mains de femmes, religieuses ou laïques. Mais, avec la Révolution tranquille, ces dernières furent écartées des administrations, au profit des médecins psychiatres, et ainsi renvoyées à une position de simples subalternes. Ce fut le cas de Charlotte Tassé (1893-1974), garde-malade laïque et directrice propriétaire de l’Institut Albert-Prévost, un des principaux centres de soins et de formation psychiatrique du Québec. En 1964, à la suite d’une commission d’enquête et de tractations menées avec le gouvernement Lesage par un certain Camille Laurin (1922-1999), elle fut mise au ban de cette institution montréalaise où elle œuvrait pourtant depuis plus de quarante ans. C’est cette histoire, peu connue, mais pourtant représentative du sort que subirent nombre de femmes soignantes pendant la Révolution tranquille sur laquelle je souhaite revenir au cours de cette conférence.
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En 2019-2020, l’Église catholique célèbre le 150e anniversaire du premier concile œcuménique du Vatican. Convoqué par Pie IX dans le but de «pouvoir trouver [...] les remèdes indispensables contre les si nombreux maux qui oppressent l’Église», il s’ouvrit le 8 décembre 1869 et fut suspendu - en raison de la guerre franco-allemande - le 20 octobre 1870. Au cours de ce concile, deux constitutions furent promulguées: la constitution Dei Filius (24 avril 1870) et la constitution Pastor aeternus (18 juillet 1870) qui définit notamment l’infaillibilité pontificale. Dans cette communication, Philippe Roy-Lysencourt propose de présenter l’histoire de ce concile, qui s’est tenu dans un contexte géopolitique difficile, de même que la teneur doctrinale des documents qui furent promulgués.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous ! |
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Les transformations des régimes démographiques ont joué un rôle de premier plan dans les changements économiques, sociaux et culturels qu’a connus le grand ensemble que forme le Canada français aux XIXe et XXe siècles. Le développement et l’exploitation d’infrastructures de recherche de pointe, développées en grande partie au Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ), permettent le renouvellement des perspectives de recherche des comportements démographiques (fécondité, nuptialité, mortalité et migration) des populations à l’échelle nord-américaine. La conférencière propose ici un bilan et une prospective des recherches sur les dynamiques de populations canadiennes-françaises qui combinent les grandes catégories d’analyse que sont l’espace et le temps et qui multiplient les croisements d'échelles (familiale, locale, régionale ou provinciale).
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L’homicide n’est à n’en pas douter le crime par excellence ayant le plus de résonance dans la société. Sa gravité mais aussi son pouvoir captivant en fait le sujet de prédilection de bon nombre de journaux ou de reportages télévisés. L’homicide est aussi un objet d’histoire: la violence interpersonnelle est un révélateur des tensions internes à une société qui, comme celle du Québec à l’époque, connaît de profonds changements.
Cette conférence s’efforcera d’être une première vue d’ensemble de notre étude, à l’aide d’analyses statistiques préliminaires sur des années d’échantillonnages, afin d’exposer des hypothèses de continuité mais aussi de divergence dans le temps. Loin de la quête de sensationnalisme d’un lecteur avide de dépêches, nous verrons pourtant l’importance de l’hebdomadaire québécois Allô Police de par sa fiabilité et ses précieux renseignements sur les circonstances entourant ces crimes. Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous ! |
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Après le long déclin de la navigation fluviale (transport des hommes et des marchandises), entre le début du XIXe siècle et le milieu du siècle suivant, de nombreuses communes riveraines du fleuve Charente sont entrées en léthargie, abandonnant les infrastructures liées à l’ancien trafic et perdant un nombre croissant d’habitants. Associations et pouvoirs publics se sont mobilisés à partir des années 1990 pour redynamiser ces territoires sur les plans économique et démographique. Dans ce cadre-là, le tourisme culturel est apparu comme une solution d’importance stratégique, le patrimoine (matériel et immatériel) devenant peu à peu une priorité au service du développement local. Structuré autour d’inventaires patrimoniaux, de recherches historiques et anthropologiques, d’activités aquatiques et événements culturels, le processus de revitalisation se poursuit encore aujourd’hui. Pour drainer davantage de «visiteurs-consommateurs», face à une concurrence croissante, il tend même à s’accélérer, avec une adaptation permanente aux mutations du secteur touristique (modification des pratiques, avec un besoin renforcé de « nature » ; valeurs écologiques de plus en plus fortes; montée en puissance du «slow tourism» et du tourisme fluvestre) et la volonté de faire du fleuve la «colonne vertébrale» de la découverte des territoires, ses abords étant utilisés comme autant de ramifications ou de points d’appui pour poursuivre la visite.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous ! |
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L’histoire de la lutte pour le suffrage féminin a été un thème largement abordé dès les premiers balbutiements de l’histoire des femmes dans les années 1970. Cette histoire est cependant demeurée morcelée, éparpillée dans divers articles et ouvrages qui ont abordé la question en privilégiant différentes époques et surtout différents angles d’analyse. De fait, Repenser la nation constitue la première synthèse de l’histoire du droit de vote des femmes au Québec, peut-être parce qu’il apparaissait inutile d’y revenir, tout ayant déjà été dit. Sans prétendre renouveler totalement l’image que l’on s’est faite de cette histoire, ce livre, qui repose sur les études disponibles, mais aussi sur de nouvelles recherches, fait le pari qu’une étude sur le long terme, alimentée par les concepts que l’histoire des femmes et du genre ont développés ces dernières décennies, apporte des retouches essentielles au portrait d’ensemble.
Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous ! |
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Dans le système des âges, l’adultéité représente la norme à partir de laquelle les autres âges sont évalués. Elle incarne également un statut de pouvoir auquel sont attachés des droits, des ressources et de l’autorité. Les personnes sous curatelle sont des adultes à qui l’on retranche des droits normalement attribués aux individus de cette catégorie d’âge. En intervenant sur des groupes considérés comme «non-adultes», les lois participent ainsi à construire l’adultéité en définissant, en creux, ce que cette catégorie n’est pas.
Cette communication propose de suivre les développements de la loi sur la curatelle publique québécoise depuis son institutionnalisation en 1945 afin de saisir les marqueurs sociaux de l’adultéité. A cette époque, le curateur public agissait comme curateur d’office des aliénés non interdits placés dans les asiles d’aliénés de la province. L’analyse des textes législatifs, des débats parlementaires de l’Assemblée nationale et de ses commissions montrent comment les catégories cibles de ce dispositif ont changé de nom et de position sociale au fil des ans. Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous ! |
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Les pratiques chansonnières sont difficiles à appréhender à l’époque coloniale, dans la mesure où elles revêtent une dimension essentiellement orale et laissent donc peu de traces dans les archives. Leur étude constitue pourtant un observatoire privilégié pour étudier les processus de transferts, d’appropriation, de transmission et de renouvellement dans une perspective sociale et culturelle. Les mécanismes de circulations orales des chansons sont particulièrement riches d’enseignements dès lors qu’ils sont intégrés à la dynamique plus vaste des échanges entre Europe et Amérique, de la Louisiane à l’Acadie en passant par les Caraïbes et la vallée du Saint-Laurent.
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Depuis une dizaine d’années, le Canada a effectué de nombreuses révisions de sa politique migratoire. Le changement le plus visible est sans doute l’augmentation du recours aux migrants à des fins d’équilibre à court terme du marché du travail. La situation et l’expérience des migrants des secteurs agricoles et de l’aide domestique, plus particulièrement, ont généré un grand nombre de travaux de recherche. Dans ce corpus, un consensus se dégage: les travailleurs temporaires peu qualifiés vivent des situations de précarité créées par la nature même des programmes qui les rendent vulnérables. S’appuyant sur une exploitation de données quantitatives et une analyse de données qualitatives retraçant le parcours de personnes ayant eu le statut de «travailleur qualifié temporaire» au Québec au cours de la période 2008-2016, la présente communication examine quelques répercussions du statut de résidence temporaire sur la vie de ces personnes. L’argument défendu est que le statut de résident temporaire, indépendamment du niveau de qualification et des droits différenciés qui y sont associés, est source d’inégalités entre travailleurs immigrants et temporaires (analyse quantitative) et de précarité (analyse qualitative). Ainsi, nos résultats soulignent des effets négatifs d’un régime migratoire accordant une place croissante aux travailleurs temporaires.
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Des années 1970 jusqu’aux années 2000, divers travaux ont soulevé l’absence voire le rejet de la forêt dans l’imaginaire collectif québécois. Or, les débats entourant la réforme des politiques forestières qui ont investi l’espace public au tournant du XXIe siècle ont propulsé à l’avant-plan l’enjeu des représentations, et notamment l’importance des référents historiques comme lieu commun identitaire. La société québécoise pourrait même se définir comme «peuple forestier». Une identité qui se cristallise dans la première moitié du XXe siècle, notamment par le croisement de la science et de la littérature à travers lesquels s’exprime un patriotisme territorialisé dans l’espace forestier. En contrepartie, l’État québécois, pourtant initiateur des conditions d’émergence de ce discours, peine à assumer pleinement son rôle de propriétaire et de gestionnaire de la ressource forestière, à se considérer comme un «État forestier».
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Étienne Gilson (1884-1978), universitaire de renommée mondiale pour ses travaux en histoire de la philosophie médiévale, fut aussi très engagé dans les affaires du siècle. Prisonnier de guerre en Allemagne, il est l’un des premiers à décrire les horreurs de la famine en Ukraine (1922). Il crée l’Institut d’études médiévales de Toronto, publie des centaines d’articles dans la presse quotidienne et participe aux conférences fondatrices de l’ONU. Au seuil de la Guerre froide, il n’est ni pour Sartre, ni pour Aron, et prône, lors de la signature des accords de l’OTAN, la neutralité et le non-alignement de l’Europe. Intellectuel chrétien, au plein sens du terme, il permet de comprendre comment l’on passe d’un modernisme critique d’avant la Première Guerre mondiale à un thomisme libéral et à Vatican II, avant de donner la mesure de la crise post-conciliaire. Étienne Gilson entretient un lien étroit et spécifique avec l’Amérique du Nord : il fut professeur à Harvard, directeur de l’Institut d’études médiévales de Toronto, longtemps également directeur de l’Institut Scientifique Franco-Canadien. C’est ce lien étroit qui sera plus particulièrement présenté.
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Après un demi-siècle de «restauration» du patrimoine bâti de Place Royale, nous devons composer avec un nouveau cycle de travaux d’entretien. Une question fondamentale se pose et elle réfère à l’esprit qui devrait conduire ces travaux d’entretien: faut-il mettre en valeur ce qui a jadis été conçu comme un «monument» à la Révolution tranquille, ou bien faut-il reprendre la perspective d’un quartier historique à habiter? Pour apporter quelques éléments de réponse, cette présentation abordera la place de l’histoire de la formation et de la transformation des lieux. Celle-ci interroge la mémoire que le projet des années 1970 impose et met au jour les contradictions entre le désir de « patrimonialisation » du ministère de la Culture et des Communications et celui de mise en valeur de la SODEC et du milieu.
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En 1965 paraît le rapport préliminaire de la Commission royale d’enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (mieux connue sous le nom de commission Laurendeau-Dunton). Le constat tombe et il a l’effet d’une bombe: le Canada traverserait l’une des pires crises de son histoire et cette crise trouverait sa source dans le Québec. Traduisant la vive inquiétude dans les milieux intellectuels et politiques quant à l’avenir du pays, le rapport préliminaire s’inscrit dans un contexte particulier où se multiplient les discussions sur la Constitution, sur le fédéralisme et sur les relations entre le Québec et le Canada. Cette présentation s’intéresse au climat intellectuel de cette époque et aux multiples possibilités explorées pour panser le Canada en crise. Du statut particulier pour le Québec, en passant par la séparation ou la réécriture d’une nouvelle constitution, toutes les options étaient alors sur la table. En replongeant dans les documents de l’époque et en analysant les stratégies proposées, on se rend compte que les actrices et acteurs du débat ont l’impression de vivre un rendez-vous avec l’histoire.
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Personne ne peut contester la richesse des résultats de la recherche en histoire sociale du monde rural laurentien des dernières décennies. On est ainsi passé d’une masse homogène et statique de paysans camouflée sous le vocable commode d’«habitants» à une paysannerie où l’hétérogénéité et les différenciations socio-économiques apparaissent désormais incontournables. En témoignent notamment les analyses portant sur la reproduction familiale et sur la notabilité rurale.
C’est justement à la faveur d’une enquête sur la promotion sociale dans la paysannerie de la Côte-du-Sud à l’époque pionnière (1670-1730) que nous est apparue la nécessité d’approfondir davantage notre perception et notre compréhension du tissu social prévalant dans les campagnes d’alors. L’objectif de cette communication vise à mettre en valeur une autre fibre composant ce tissu social, une fibre relevant non pas de la sphère socio-économique mais du milieu socio-communautaire. Il s’agit de ce que l’on pourrait appeler la notoriété soit le fait d’être connu. La communication proposée entend définir de manière plus spécifique cette notion par rapport à la société rurale préindustrielle et notamment ses aspects conceptuels et méthodologiques. Les contours concrets de la notoriété suivront en insistant sur les réalités diverses qu’elle peut recouvrir. Ainsi, la notoriété se traduit sur un large spectre allant de ce qui peut mener à la notabilité et en découler par la suite, en passant par une kyrielle de circonstances et de situations personnelles et familiales, voire d’anecdotes ou de faits divers, qui font en sorte qu’à peu près personne dans la communauté rurale n’est véritablement anonyme. |
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Des salafistes radicaux estiment que le monde est tombé dans la décadence et qu’il importe de susciter l’avènement d’un monde nouveau, où l’islam orthodoxe, celui du temps des Califes, est censé retrouver toute sa place. À côté de ces réformateurs purs et durs, des modérés proposent une réforme moderniste de l’islam, un islam ouvert à la modernité et aux mutations à l’œuvre dans le monde. Tous ces courants traversent encore l’islam aujourd’hui, bien que les radicaux soient les plus médiatisés, notamment en raison de leurs actions terroristes. Cette conférence mettra donc en lumière les différents courants qui cohabitent actuellement au sein de l’islam, à partir du contexte subsaharien, notamment le bassin du Lac Tchad.
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Le 19e siècle correspond à une période de grands changements pour les Autochtones du Moyen-Nord. En quelques décennies seulement, de nouvelles institutions comme le catholicisme, les réserves et la Loi sur les Indiens ont été appliquées à ces groupes de chasseurs, alors que s’effectuaient une colonisation euro-canadienne et un développement de la foresterie sur leur territoire. Cette présentation examine la réponse des Autochtones, en prenant l’exemple des Algonquins des lacs Abitibi et Témiscamingue. En se concentrant sur l’organisation sociale, elle montre comment les Algonquins ont utilisé et intégré ces institutions pour des raisons qui leur sont propres, révélant une dynamique insoupçonnée.
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Sujet encore d’actualité(s) en France, le port du voile fut imposé aux femmes dans de nombreuses cultures, et notamment en terres chrétiennes, au nom d’une hiérarchie des sexes fondée sur les textes sacrés.
Emblème identificatoire (sexuel, social, statutaire, religieux et/ou politique), il peut aussi être ou avoir été, dans certains cas, une forme de résistance, un moyen de séduction et une affirmation de liberté. On examinera, grâce à de nombreuses images, les différentes variantes, dans le temps et dans l’espace, du voile féminin et les interprétations contradictoires qu’en ont données les Occidentaux. Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous ! |
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L’étude de la religion chez les jeunes combine deux défis des plus stimulants. D’une part, nous devons faire face à la mouvance des frontières du champ du religieux sous l’effet d’interprétations contrastées de la situation contemporaine: disparition de la religion ou retour? Hypersécularisation ou désécularisation? Exculturation ou reconnexion avec la culture de la consommation ? Dérégulation du religieux ou recomposition?
Quant à la jeunesse, la définition de cette période dite de transition pose aussi question: où mène ce passage dès lors que l’attrait de la nouveauté et l’idéal de rajeunissement semblent avoir détrôné l’intérêt pour la maturité et la sagesse? Qu’est-ce qu’être jeune, adulte ou vieux dans une société où l’horizon de la vie se transforme et dans une culture qui cherche à faire disparaitre la mort? S’attaquer à ces défis permet d’explorer la fécondité de ce champ d’étude non seulement pour la compréhension de la «jeunesse-vécue», mais, plus globalement, du religieux et de la société contemporaine. Entrée libre. Bienvenue à toutes et à tous ! |
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Établies dans la vallée du Saint-Laurent à partir de la seconde moitié du XVIIe siècle, les communautés autochtones voient leur rapport au territoire se transformer en raison de leur intégration dans le monde rural laurentien. Les nouveaux enjeux locaux de pouvoir liés aux terres permettent d’observer l’exercice concret du pouvoir des chefs de Kahnawake et d’Odanak entre 1760 et 1860. Nous aborderons la légitimité que les membres de ces communautés accordent aux décisions de leurs chefs, la manière dont ces derniers tentent de maîtriser les contestations intracommunautaires auxquelles ils sont exposés ainsi que les facteurs externes venant fragiliser l’autonomie des chefs.
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L’archivistique, traditionnellement envisagée en regard du contexte de création des documents, se renouvelle depuis quelques années sous le coup de l’étude de l’exploitation des archives et de leur présence dans l’espace social. Si les pratiques des archivistes ont une incidence évidente sur le devenir des archives, les différents usages des fonds et des documents marquent les archives elles-mêmes et la perception qu’on peut en avoir. Cependant, de ce rapport entre geste archivistique et archives, nous ne savons encore que trop peu de choses. Les archivistes ne se questionnent que peu sur ce que sont les archives pour eux. Le projet de recherche présenté dans cette communication permettra donc de révéler ce que sont les archives pour les archivistes par l’étude des pratiques de diffusion envisagées comme forme d’exploitation des archives.
Source de l’image : Disposition 109, Belisssle, 2017 |
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Le 18 mai 2012, après une longue nuit de débats parlementaires, les députés réunis en séance extraordinaire ont adopté le projet de loi 78 – devenu la loi 12 – pour mettre fin à la plus importante grève étudiante de l’histoire québécoise. Critiquée par le Barreau du Québec, cette loi suspendait arbitrairement certaines règles de droit afin de «préserver la paix, l’ordre et la sécurité publique». Ce n’était pas la première loi spéciale de l’histoire québécoise. En fait, depuis 1964, soit l’année d’une réforme de la législation du travail qui devait renforcer le droit de grève, 39 projets de loi spéciale ont été adoptés au Québec pour suspendre les règles de droit et ordonner la fin d’une grève, généralement «légale», sous peine de sanctions très sévères. D’une initiative exceptionnelle, hautement contestée dans les années 1960, la loi spéciale est devenue un dispositif quasi permanent de gestion de la contestation sociale depuis les années 1980. Cette conférence analysera donc cette histoire de la législation d’exception qui est un élément essentiel pour comprendre l’histoire politique du Québec récent.
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Le Comité étudiant du CIEQ-Laval organise une série de conférences qui se tiennent habituellement le jeudi
Les invités, provenant de divers horizons disciplinaires, présentent des sujets variés. Les conférences, qui durent environ quarante-cinq minutes, sont suivies d'une période d'échanges.
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