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Depuis 1993, les chercheurs du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ) se joignent afin d’étudier les changements sociaux et culturels au Québec.

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Fondé en 1993, le Centre interuniversitaire d'études québécoises (CIEQ) est formé de deux constituantes : le CIEQ-Laval (anciennement le Laboratoire de géographie historique de l'Université Laval), et le CIEQ-UQTR (Centre d'études québécoises de l'Université du Québec à Trois-Rivières, créé en 1986). Il reçoit l'appui de ces deux universités et du Fonds de recherche du Québec sur la société et la culture (FRQSC).

Les chercheurs du CIEQ, issus de neuf universités, se rejoignent pour étudier les changements de la société québécoise depuis les premiers peuplements. Leurs travaux s'inscrivent dans trois grands axes de recherche : les populations et leurs milieux de vie, les institutions et les mouvements sociaux, et la culture québécoise (diversité, échanges et transmission).

Les chercheurs privilégient une approche scientifique pluridisciplinaire originale pour comprendre le changement social et culturel dans ses dimensions spatio-temporelles. L'Atlas historique du Québec est le projet intégrateur issu de ces recherches.

Approches scientifiques

Dans leurs vastes enquêtes, les chercheurs du CIEQ privilégient le temps et l’espace comme catégories fondamentales d’analyse et s’intéressent ainsi à plusieurs dimensions fondamentales de l’expérience historique et territoriale de la société québécoise. Née de l'aventure coloniale de la France en Amérique du Nord, la société québécoise a conquis son territoire en faisant l’expérience d’une intégration de plus en plus poussée aux grands ensembles mondiaux, transformant ainsi profondément le Québec. Le CIEQ se veut sensible aux continuités et aux ruptures qui tantôt s'infléchissent, tantôt prennent l'éclat apparent du changement. L’équipe des chercheurs du CIEQ est pluridisciplinaire car la démarche analytique intégrée fait de l’espace une catégorie historique accessible à toute discipline qui s’intéresse au passé : histoire et géographie, bien sûr, mais également sociologie, anthropologie, démographie, philosophie, littérature, sciences de l’éducation, sciences religieuses et théologie.

La prise en charge de la dynamique spatio-temporelle amène les chercheurs du CIEQ à mettre en évidence des cohérences qui fondent dans la durée les modes d’expression culturelles et les régulations sociales du Québec. Elle les amène également à rendre compte des transformations profondes qui plongent loin dans l'épaisseur du temps. Étudier ces transformations, c'est d'abord interroger la territorialité québécoise. Comment, génération après génération, le Québec a aménagé et réaménagé ses espaces de vie. C'est aussi mettre au jour les éléments de sa culture, scruter les institutions et les processus inhérents à l'encadrement et au jeu des médiations, découvrir la mutation des valeurs de civilisation. Poser cette question, c'est encore interroger les projets de société véhiculés par les différents groupes sociaux et pénétrer les scénarios d'adaptation aux conditions nouvelles, cerner les conditions d'existence, observer les comportements, décoder les projections, les représentations mentales, les mémoires collectives et les sensibilités individuelles, pour mieux comprendre le rapport à soi, aux autres et à l'environnement.

Pluridisciplinaire le Centre l’est parce que l’espace est une catégorie historique accessible à toute discipline qui s’intéresse au passé. Bien sûr, un fort noyau de géographes et d'historiens le compose. Mais le CIEQ n'en compte pas moins une proportion significative de chercheurs d'horizons disciplinaires variés (sociologie, anthropologie, démographie, sciences de l'éducation ou sciences religieuses et théologie). Le CIEQ accueille les chercheurs attirés par son projet intellectuel qui poursuivent des analyses traversant la durée et qui tentent de restituer les territorialités du passé. Voilà pourquoi nous aimons dire que le CIEQ est formé d’une équipe pluridisciplinaire qui devient multidisciplinaire dans ses démarches et dont les idéaux d’interdisciplinarité prennent forme dans ses principales réalisations communes, le projet d’Atlas historique en tout premier lieu, suivant des axes de convergence.
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Axes de recherche

Après les grands thèmes du « changement social et culturel » (2004-2011 et 2011-2017) et des « trajectoires et transmissions » (2017-2024), le CIEQ entend se positionner de manière avantageuse en adoptant une programmation intitulée Capitaux matériels, capitaux culturels : production, circulation et discours » (2024-2030). Elle est en mesure de fédérer efficacement les efforts de nos membres, de manière à la fois logique et souple, et de générer des gains importants en termes de savoirs, de réflexivité et d’avancées numériques, tout en permettant à l’équipe de demeurer fidèle à certaines exigences scientifiques qui ont fait sa renommée. Parmi ces exigences, on compte la conduite de recherches basées sur de vastes et probants corpus de données empiriques, la réunion et l’interrogation croisée de disciplines différentes (histoire, géographie, démographie, sociologie, architecture, etc.) à propos d’objets communs (la famille, l’État, etc.) de même que la pérennisation et le transfert des connaissances produites vers de plus larges publics.

La principale question de recherche qui va fédérer les efforts de nos chercheurs durant le prochain cycle subventionnaire va comme suit : depuis les débuts de la Nouvelle-France jusqu’au temps présent, quelles formes changeantes revêtent la production et la circulation de différents capitaux sur le territoire québécois? Ces capitaux constituent des enjeux importants, parfois essentiels à la vie, tout en donnant du sens à l’expérience des individus. Leur appropriation est susceptible d’apporter aisance, distinction ou, plus modestement, survie au quotidien ou fragile espoir de mobilité sociale. Leur circulation ne se déroule pas dans des espaces sociaux neutres et indéterminés, mais à l’intérieur d’espaces structurés de manière spécifique.

Se présentent en outre, en ces différents champs, des obstacles et des opportunités; s’y nouent des rapports de force et d’exploitation : exploitation des ressources, exploitation du travail, marginalisation de populations jugées déviantes. De ce fait, deux objectifs découlent de notre interrogation principale : identifier de quelle manière les individus, familles, groupes sociaux et organisations mobilisent ou tentent de mobiliser à leur profit ces mêmes capitaux; faire état des résultats en termes de rapports de pouvoir et d’inégalités sociales. Ces deux objectifs traduisent une des ambitions essentielles de la programmation proposée, soit de renouveler la compréhension des divers processus de hiérarchisation qui marquent l’espace-temps Québec : hiérarchie des régions et des écoumènes; hiérarchies sociales et symboliques. Nous postulons que les processus en cause engendrent exclusions et discriminations, étant profondément genrés et racisés. La longue incapacité juridique des femmes mariées, la mise à l’écart territoriale des Premières Nations et la construction discursive et politique de leur incapacité à exercer leur citoyenneté s’imposent d’emblée à l’esprit.

Axe 1 – RESSOURCES MATÉRIELLES ET TERRITOIRE

Nos chercheurs se pencheront ici sur les atouts et contraintes du territoire, les secteurs clés que sont l’agriculture, la forêt et la production d’énergie. Ce que les communautés tirent de leur environnement, leur inscription dans les écoumènes, le développement d’habitats particuliers et la production, de ce fait, de nouveaux terroirs recevront aussi une attention toute spéciale. Ces milieux, tant urbains que ruraux, se déclinent en de multiples formes (la paroisse, le rang, le quartier, etc.) auxquelles sont attachés des modes d’habiter, des rapports de sociabilité et des sens. Nous chercherons à cerner la part prise par les élites économiques et les organisations (ex. : corporations industrielles) dans l’exploitation du territoire, sans oublier le rôle changeant de l’État à ce titre. Les modes d’usage et d’appropriation de l’espace seront également interrogés : propriété au sens strict, baux et pratiques communales, notamment chez les Premières Nations. Les rapports de pouvoir à l’œuvre, les exclusions et conflits concomitants ne seront pas négligés.

AXE 2 – RESSOURCES FAMILIALES ET REPRODUCTION SOCIALE

La recherche sur le très vaste thème des expériences et pratiques familiales continuera à mobiliser bon nombre des membres de notre équipe. Cet axe les verra investiguer les assises matérielles des ménages et lignées, la nature et la combinaison très variables de ces ressources dans la durée et l’évolution des inégalités sociales conséquentes, le tout à la lumière des grandes transformations qui ont affecté le Québec, en particulier à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Outre le fait que les transformations vécues par les familles et la mobilité de ces dernières sont intimement liées à l’exploitation et au remodelage du territoire et des habitats (axe 1), les contraintes et possibilités expérimentées par les familles varient également à microéchelle, en fonction de l’évolution du cycle de vie familiale, de la structure des ménages et du genre des acteurs familiaux. Ainsi, sur quelles ressources (possessions foncières, force de travail, numéraire, etc.) et agencements variables de ressources prennent appui les ménages? Quelles sont les résultats en termes de mobilité sociale ascendante ou descendante?

AXE 3 – CAPITAL SOCIAL, SAVOIRS ET CROYANCES

Cet axe porte sur les ressources qui, sans être matérielles stricto sensu, n’en constituent pas moins des données fondamentales du vécu des populations et de la manière dont individus, familles et groupes socioculturels cherchent à s’inscrire dans des formations sociales plus vastes. La perspective des réseaux sera ici déclinée dans toute sa diversité, de l’entraide familiale aux clientèles élitaires, en passant par les associations de toutes sortes. Les stratégies de distinction sociale et symbolique seront également au cœur des démarches entreprises dans cet axe, tout comme la dynamique combinant populations, ressources matérielles et capitaux immatériels : sens et représentations attachés au travail ou à la précarité; manière dont les groupes ethnoculturels se représentent et représentent les autres; ancrages et significations du fait religieux dans l’expérience des populations. Il en va de même des pratiques relevant de la culture matérielle, cette culture et ses déclinaisons (les façons d’habiter, de se vêtir, etc.) mettant en cause des combinaisons variables et changeantes de ressources, de technologies et de significations.

Projet intégrateur

Pour accomplir sa mission, le CIEQ s’est donné un projet intégrateur ainsi qu’une expertise de pointe. Ils représentent autant de facteurs de sa cohésion interne, de son ancrage dans la communauté scientifique et de ses rapports au milieu élargi. La collection de l’Atlas historique du Québec est l’une des principales œuvres unificatrices du CIEQ. Ce projet intellectuel, né avec la formation du CIEQ, s’ouvre à tous les milieux de la société, ses finalités étant à la fois scientifiques, éducatives et culturelles. Le projet se déploie sur toute la trame temporelle de la société québécoise depuis les premiers peuplements jusqu’à nos jours et s’intéresse au changement socioculturel, dans ses différentes facettes. Ses objectifs consistent à prolonger et à illustrer les idées, réflexions et échanges suscités par les séminaires et les colloques scientifiques du Centre; de rallier la communauté scientifique à une production d’envergure, qui facilite la valorisation et le développement des recherches en cours sur le Québec; et de fournir à des milieux diversifiés un matériel pédagogique qui favorise une meilleure connaissance du Québec.

Cette production thématique tire profit d’expériences similaires ailleurs au Canada et dans le monde. Elle prend la forme d’ouvrages de synthèse soutenus par l’illustration et la représentation cartographique, qui restituent les contextes historiques et appuient les travaux scientifiques des chercheures et chercheurs.

Le Centre, maître d’œuvre du projet, fait appel à la communauté scientifique élargie pour la réalisation de cette production. Cette collaboration s’établit selon des modalités précises qui obéissent à des critères de qualité scientifique reconnus.

Les codirecteurs du CIEQ assurent la direction de la collection de l’Atlas historique du Québec. Ils confient à d’autres chercheures et chercheurs ou prennent en charge eux-mêmes la direction des volumes thématiques. Appuyés par le comité scientifique du CIEQ, ils animent les équipes de recherche engagées dans la production des ouvrages. La direction scientifique des volumes est secondée par une équipe de travail spécialisée en cartographie, en systèmes d’information géohistorique et en conception graphique.

Pionnier dans l’usage de la micro-informatique pour la conception et le traitement de grands corpus de données (qualitative ou quantitative), le CIEQ est par ailleurs engagé dans un ambitieux programme de diffusion et de transfert des connaissances. Il s’agit, par la combinaison des technologies du Web et des grandes bases de données relationnelles interrogeables à distance, de mettre à la disposition des chercheurs, des étudiants et du public une grande partie de la documentation produite dans le cadre des recherches de longue haleine menées par son équipe.

Ce travail intensif se concentre sur la reconstitution des grands référentiels de base de la formation du Québec contemporain, notamment : le peuplement, l’urbanisation et l’industrialisation; les familles et les populations; les milieux de vie et leurs environnements biophysiques; les institutions et les mouvements sociaux; les multiples expressions de la culture. Internet figure donc au cœur de la stratégie de développement du CIEQ (www.cieq.ca). Par son parti pris en faveur du partage des connaissances et de la démocratisation de l’accès à l’information scientifique, cette infrastructure constitue un puissant outil pour le travail en équipe et le transfert des connaissances.
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Un lieu de formation
et d’échanges intellectuels

Le CIEQ représente à ce jour l’un des principaux regroupements de chercheurs à se consacrer à la recherche fondamentale sur la société québécoise dans sa profondeur historique et sa dimension spatiale.

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