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Depuis 1993, les chercheurs du Centre interuniversitaire d’études québécoises (CIEQ) se joignent afin d’étudier les changements sociaux et culturels au Québec.

Pour en savoir plus

Toujours soucieux de comprendre les grands processus de changement, le CIEQ a inauguré en 2017 une nouvelle programmation scientifique qui invite à porter une attention particulière à ce qui est hérité, acquis, perdu et transmis de génération en génération. Sous le grand thème Trajectoires et transmissions, cette programmation invite à resserrer le questionnement de recherche autour d’une problématique plus concise et attire l’attention sur ce que nos travaux sur les collectivités du passé dévoilent des grands défis auxquels les générations de Québécois ont été confrontées et sur ce qu’ils nous disent des fondements historiques du Québec contemporain. Elle fait écho au mouvement (dans l’espace et dans le temps), au legs et à l’héritage (sous toutes leurs manifestations). Ce thème, de portée très large, concerne aussi bien les recherches menées à l’échelle micro (les vécus des individus, des familles, des ménages et des petites collectivités, par exemple) qu’à l’échelle macro (les écosystèmes, la socioéconomie, les mouvements migratoires, les systèmes culturels, etc.).

Cette programmation de recherche se déploie en trois grands axes, lesquels s’appuient sur des enquêtes empiriques ciblées, menées le plus souvent en équipe, et soucieuses de jeter un éclairage sur des préoccupations actuelles. Ces axes ne correspondent pas à des catégories étanches ou à des quasi-équipes de notre regroupement, mais plutôt à des priorités dans l’effort collectif de recherche, comme en témoignent par exemple nos grands projets collectifs que sont l’Atlas historique du Québec et Espace CIEQ.

AXE 1 – LES GENS: LES POPULATIONS ET LEURS MILIEUX

Privilégiant les analyses transversales, ce premier axe est consacré aux grands référentiels de base du processus de formation du Québec contemporain : les populations et leurs habitats (ruraux et urbains), les formes historiques d’organisation des territoires (la seigneurie, la paroisse et le régime municipal, par exemple), les rapports historiques avec les environnements biogéophysiques (l’eau, la faune, la forêt et les ressources du sol) et notamment l’impact du développement humain sur ces milieux, les processus d’urbanisation et d’industrialisation, la montée des marchés et l’intégration du Québec dans les ensembles nord-américain et mondial. Les recherches menées dans cet axe s’efforcent de rendre compte des changements des milieux étudiés dans la longue durée et de leurs incidences sur la territorialité et l’environnement des collectivités locales, régionales et suprarégionales. Cet axe se décline en deux principaux chantiers de recherche.

Familles et ménages

Ce chantier réunit les projets menés à de multiples échelles (ménage, quartier, localité, région; groupe social ou culturel) sur les transformations de la démographie québécoise et des comportements des populations. Deux grandes caractéristiques réunissent l’ensemble de ces travaux : 1- ils consistent à produire, depuis la conception jusqu’à la réalisation et la diffusion numérique, des infrastructures de recherche sur les populations, les ménages et les familles ; 2- ils mettent à contribution de grands corpus de microdonnées géohistoriques dans des enquêtes consacrées à l’évolution des comportements démographiques des Québécois (natalité, mariages, célibat, migrations, morphologie des ménages, cycles de vie, génétique des populations, etc.).

Milieux de vie et dynamiques territoriales

Dans ce chantier sont examinés les processus ayant présidé à la formation du territoire et des habitats humains, depuis les premiers noyaux de peuplement de l’époque de la Nouvelle-France jusqu’à la montée irrésistible de la ville à compter du XIXe siècle. Ces travaux couvrent un large spectre, notamment par des analyses fines du processus d’urbanisation, des enquêtes sur la ville comme milieu de vie et comme principe intégrateur du territoire, par des recherches ciblées sur le monde rural préindustriel et les seigneuries, etc. Le chantier fédère des projets d’infrastructures numériques de trois types : 1- à grande échelle, un SIG historique du Québec ; 2- à l’échelle fine d’agglomérations particulières, des SIG historiques sur les villes de Québec, Trois-Rivières, Montréal et d’autres centres urbains à vocation régionale ; 3- des travaux de cartographie historique de divers ordres (équipements industriels, comportements culturels, réseaux institutionnels, bâtis, seigneuries, etc.).

AXE 2 – LES RESSOURCES: LES MOYENS D'EXISTENCE ET LES STRATÉGIES

Cet axe aborde les ressources de toute nature dont disposent les acteurs à micro-échelle (individus, familles, ménages) et les stratégies que ces derniers déploient pour assurer le maintien, voire l’amélioration de leurs conditions. Il s’appuie principalement sur l’étude des trajectoires individuelles et familiales reconstituées à l’aide des microdonnées tirées des sources sérielles rassemblées par les chercheurs du Centre (dont les recensements, l’état civil et les archives notariales et judiciaires). S’agissant de données biographiques, la perspective temporelle des analyses porte sur une à trois générations, suivant le cheminement des acteurs à l’intérieur des traits d’ensemble de la société québécoise, notamment ceux mis en lumière au sein de l’axe précédent, mais aussi les cadres juridiques et réglementaires faisant l’objet de l’axe suivant. Les notions de mobilité sociale et géographique sont centrales au sein de cet axe qui s’ouvre sur trois chantiers de recherche.

Le travail, les métiers et les marchés

Ce chantier recouvre l’ensemble des ressources issues du travail, depuis le nécessaire pour les besoins de base comme se nourrir, se loger et s’habiller, jusqu’aux aspirations apparues avec le déploiement de la consommation de masse. Il s’agit évidemment du salaire et des bénéfices qui en tiennent lieu (logement, transport, équipement domestique...), mais aussi des revenus tirés de l’exercice de métiers artisanaux, de la vente de produits de la ferme, du commerce, de la location résidentielle, ainsi que de tous les intrants de l’économie domestique (monétaire ou non). Il s’agit aussi de l’accès au marché de l’emploi, des conditions de travail, du cheminement professionnel, bref l’organisation du travail ainsi que les rapports de travail.

L’argent et ses différentes déclinaisons

Ce chantier porte sur l’accumulation et la constitution d’un patrimoine monétaire ou matériel, lequel agit comme assise de l’économie familiale et domestique, et qu’on peut faire fructifier, aliéner, s’accaparer, transmettre : capital foncier, moyens de production, épargne, capital financier, etc. Une attention particulière est portée aux modalités de la transmission, en partie régulée par les dispositions juridiques, qui peuvent consolider l’unité familiale ou agir comme sources de conflits.

La culture et les réseaux comme capital

Ce chantier réfère aux ressources intangibles dont disposent les individus et les familles. Elles sont symboliques ou attestées, peuvent s’acquérir, s’aliéner et se transmettre, génèrent de la valeur sans pour autant se ramener obligatoirement à des ressources matérielles. À l’échelle individuelle, on peut penser à l’éducation, aux savoirs (expertise), à la réputation, la notabilité, tous des attributs acquis et qui peuvent rejaillir sur la cellule familiale. En fait aussi partie le réseau familial, susceptible de suppléer à des carences matérielles, et le réseau social (ou de sociabilité), fondé sur la profession ou le statut, également porteur de bénéfices potentiels (bourgeoisie, élites).

AXE 3 – LES RÉGULATIONS: LA NORME, L'USAGE ET LA MARGE

Cet axe concerne l’ensemble des normes, des règles et des codes, formels ou non, qui encadrent la vie en collectivité, les institutions et acteurs sociaux qui les formulent ou les mettent en œuvre ainsi que leur réception par les populations ou les groupes particuliers à qui ils sont destinés. On s’intéresse au premier chef à l’État, principal codificateur, et aux relations de pouvoir qu’il entretient dans le cadre de ses mandats avec les différents groupes de la société civile, institutionnalisés ou non, de même qu’aux réponses de ces derniers aux projets formulés par les législateurs. Cet axe se découpe en trois chantiers de recherche.

L’institution étatique : entre local et global

Premier producteur de normes, l’État étend progressivement ses interventions dans l’encadrement législatif et règlementaire des sphères publiques et individuelles de la vie en société jusqu’à devenir, à partir de la deuxième moitié du XXe siècle, pratiquement omniprésent. S’agissant tant des niveaux canadien que québécois ou municipal, ce chantier aborde l’intentionnalité du législateur, les débats et négociations entourant les changements législatifs, les courants juridiques internationaux, les impacts des nouvelles lois, les modalités de leur application par les instances judiciaires, etc.

Les églises

Jusqu’à la sécularisation récente de la société, les institutions religieuses occupent de larges pans de la vie collective. Ce chantier s’intéresse à la place de ces acteurs dans la définition et la mise en œuvre des projets à toutes échelles et dans toutes les sphères (culte, bien entendu, mais aussi éducation, santé, moralité, assistance, économie et politique). On s’y intéresse également à la place du religieux dans l’organisation des espaces locaux et régionaux.


La société civile : entre mouvements sociaux, associations et corporations


Face aux grands acteurs sociaux, parfois en réponse à leurs interventions, mais surtout en fonction des conditions, intérêts et idées qu’ils partagent, des segments de la population se mobilisent et s’associent pour intervenir collectivement. Ce chantier s’intéresse à leurs modes de fonctionnement, leurs actions et les relations qu’ils entretiennent avec les autres acteurs sociaux. Font partie de ces regroupements les associations à vocations éducative ou caritative, les mutuelles, les coopératives, les corporations professionnelles, les corps intermédiaires. Ce chantier recouvre également la régulation spontanée (et parfois violente) par des groupes ou populations à toutes les échelles ou en vertu de codes informels de la vie en société (usages des espaces publics, charivaris et autres manifestations).

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Les chercheurs s’intègrent au CIEQ sur la base de trois grands axes de recherche

Ces axes ne sont pas des catégories étanches ou des quasi-équipes à l’intérieur de notre regroupement mais plutôt des priorités dans l’effort de recherche collectif ou, pour le dire autrement, des pôles autour desquels s’ordonnent les échanges et les collaborations scientifiques de tous ses membres.

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